Selon le collège américain de médecine du sport, les principaux facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire sont dans leurs ordres d’importance : la sédentarité, la tension artérielle, un taux de cholestérol trop élevé, le stress, la surcharge pondérale, le diabète, l’hérédité et le tabac. Toujours selon ces médecins, abstraction faite du facteur génétique (hérédité), la pratique régulière d’un sport d’endurance tel le jogging, apporte une réponse favorable à tous ces maux. Quelques mots pour mieux comprendre.
Commençons par
la sédentarité : le mal du siècle
De plus en
plus souvent, nous utilisons notre voiture pour des trajets qui pourraient être
faits à pied. Arrêtons ! La marche et la course à pied ne sont pas interdites
même lorsque l’on a un problème de santé ! On devrait même dire le contraire :
elles devraient faire partie de l’ordonnance lors de certaines pathologies
comme l’hypertension, le diabète ou encore l’hypercholestérolémie.
Ce qui est vrai pour la marche, l’est d’autant plus pour la course à pied. Le
jogging pratiqué régulièrement permet de dilater et de protéger nos artères. La
dilatation favorise une meilleure vascularisation et donc une meilleure
oxygénation de nos organes, notamment notre cœur.
La protection évite les thromboses (obstruction) dues aux excès de graisse et
de sucre dans le sang.
Le sport muscle notre cœur comme n’importe quel autre de nos muscles. Il sera
alors plus puissant et pourra éjecter plus de sang vers nos muscles et organes
en une contraction. Ainsi il se contracte moins souvent pour un même résultat :
une diminution de la fréquence cardiaque de repos et d’effort. C’est un peu
comme une voiture qui au lieu de tourner à 4 000 tours tournera à 3 500 pour
une même vitesse.
Le sport lutte donc contre les effets néfastes de la sédentarité qui au
contraire affaiblit notre cœur. En effet, sans entraînement régulier ce dernier
perd de sa puissance. Il envoie moins d’oxygène à nos muscles et nos organes et
récupère moins vite en cas de crise cardiaque.
Tension et
course à pied
On compte
environ 10 % d’hypertendus en France, et seulement 2,5 % chez les sportifs.
Pourquoi ? Parce que le sport d’endurance protège contre l’hypertension
artérielle (HTA). Il est ainsi recommandé comme moyen de traitement initial
dans les hypertensions modérées. Le jogging pratiqué régulièrement va faire
baisser notre tension artérielle d’un point pour la systolique* et la
diastolique* ; par exemple une tension élevée de 16/10 va baisser à 15/09 sans
prendre de médicaments.
Ce phénomène de protection contre l’hypertension artérielle s’explique par des
modifications d’excrétion du sodium au niveau du rein et des modifications de
structure du cœur. Il sera plus musclé et aura des vaisseaux plus souples.
Le rythme cardiaque est régulé par deux systèmes nerveux : le système
sympathique qui accélère le rythme cardiaque et le parasympathique qui le
freine. L’exercice en endurance modifie l’équilibre entre ces deux systèmes
vers le parasympathique ce qui explique que la fréquence cardiaque de repos est
plus basse chez les sportifs.
La course d’endurance est donc efficace pour éviter la survenue d’accident
cardiaque.
Course à pied
et cholestérol
On le savait
depuis longtemps mais une étude très récente a confirmé que l’exercice physique
régulier de type aérobie comme le jogging, permettait de réduire son taux
sanguin de cholestérol, notamment son taux de LDL (mauvais cholestérol).
L’étude met clairement en évidence que c’est la quantité d’activité physique
(régularité) et non son intensité (puissance) qui modifie le profil lipidique..
L’effort en endurance, lorsque l’entraînement est régulier, favorise
l’utilisation des lipides aux dépens des glucides. On observe ainsi une baisse
du LDL (mauvais cholestérol) et des triglycérides et une augmentation du bon
cholestérol (HDL), tout cela étant favorable à la prévention des accidents cardio-vasculaire.
Stress et
course à pied
Une activité
sportive d’endurance et régulière comme le jogging est une excellente thérapie
contre le stress et permet de se forger un mental d’acier. L’activité physique
a une action calmante grâce à une substance produite par le cerveau appelée
endorphine. Cette dernière améliore l’endurance face aux épreuves de la vie.
Plusieurs études montrent que l’activité physique améliore le bien-être
psychologique, la gestion du stress et l’activité mentale (comme la prise de décision
ou la mémoire à court terme). Elle réduit aussi l’anxiété et favorise ls
rythmes de sommeil. Des essais cliniques ont prouvé que l’exercice physique
pouvait faire partie du traitement de la dépression. Chez les personnes âgées,
l’activité physique pourrait aider à réduire le risque de démence et de maladie
d’Alzheimer.
La surcharge
pondérale et course à pied.
Le sport ne
peut pas à lui seul faire perdre du poids et notamment de la masse grasse. En
effet, une heure de jogging à 10 km/h fait dépenser 800 Kcalories. Un kg de
graisse correspondant à 8 000 Kcal de réserve, il faudra courir 10 heures pour
perdre 1 kg de gras.
Le régime seul
ne suffit pas non plus car la plupart du temps le régime fait perdre avant tout
du muscle, ce qui n’est pas le but recherché.
Il faudra donc faire du sport d’endurance régulièrement pour conserver ses
muscles et perdre un peu de calories avec une alimentation équilibrée.
On déconseillera au sujet obèse de commencer par la course à pied afin de
protéger ses articulations. Dans un premier temps, il est préférable d’opter
pour le vélo, la natation ou la marche puis lorsque le poids aura diminué, de
commencer la course à pied.
Diabète et course à pied
Le diabète,
dont une des principales causes est la sédentarité, est un véritable problème
de santé publique avec une atteinte en constante évolution pour toucher
aujourd’hui 2 à 3 % de la population
Le sport fait une fois de plus partie du traitement de la maladie. Il permet
une meilleure utilisation du sucre par l’organisme et aide le corps à mieux
utiliser l’insuline. Un manque d’exercice peut augmenter le risque de
développement d’un diabète : les sportifs voient ce risque diminuer de 35 à 50
%. De même, il est démontré qu’un exercice régulier aide à contrôler le niveau
de sucre dans le sang chez les sujets diabétiques. Les conséquences sont alors
une diminution de la prise de médicaments voir l’arrêt de ceux-ci dans certains
cas… Mais attention, nous n’évoquons pas ici le diabète (insulinodépendant) par
carence en insuline.
Tabac et sport
Les effets néfastes du tabac pour le coureur à pied sont :
d’une part l’augmentation du rythme cardiaque de repos et d’autre part
l’augmentation de la pression artérielle maximale et minimale. Ceci provoque
une gêne chez le sportif dont le pouls de repos doit être le plus bas possible
et la tension artérielle stable. De plus le tabac apporte du monoxyde de
carbone dans les poumons puis dans le sang. Il va alors prendre la place de
l’oxygène sur son transporteur (l’hémoglobine) entraînant une moins bonne oxygénation
des muscles. Profiter du jogging pour arrêter de fumer est une bonne solution !
La pratique
régulière d’un sport semble prévenir l’apparition de troubles de l’érection. En
effet une étude américaine récente montre que pour préserver une érection
satisfaisante, il faut s’adonner à 30 minutes d’exercice par jour.
Le jogging contribue aussi à garder la ligne. Or une autre étude récente
démontre que les dysfonctionnements sexuels sont deux fois plus nombreux chez
les obèses.
En conclusion pour les hommes, mieux vaut faire du sport et garder la ligne !
Le système
ostéo-articulaire
La course à
pied en endurance a t’elle un effet bénéfique sur le système
musculo-squeletique ? Oui.
La course avec une mobilisation musculaire de type aérobie et peu traumatique,
si elle est associée aux incontournables étirements et pratiquée
raisonnablement, est un bon moyen de prévenir l’arthrose. Ceci s’explique par
deux phénomènes.
- L’équilibre pondéral. Un surpoids étant bien évidemment traumatisant pour les
articulations, la course à pied favorise le renouvellement des chondrocytes
(cellules du cartilage).
- Les tendons gagnent en souplesse et sont plus aptes à supporter les
contraintes.
Reste une autre donnée. La pratique de la course permet un bon entretien de la
masse musculaire et active notre sens de l’équilibre. Des facteurs très
intéressants notamment pour les vétérans les plus âgés. En effet, les coureurs
sont alors plus alertes et moins sujets aux accidents quotidiens que leurs
homologues sédentaires. Bien entendu, la course ne devra pas être commencée de
façon régulière si la personne est en surpoids (risque pour les articulations).
Comme pour le reste de la population une perte de poids devra être initiée en
premier.
Sport et
cancer
Il n’existe
que peu de données statistiques sur le sujet. Peu de données. Toutefois une
activité physique, modérée ou intense réduirait le risque de cancer du côlon,
du rectum, du poumon et du sein. Ce ne sont que des constatations mais les
chercheurs s’activent aujourd’hui autours de ces notions pour établir des
conclusions.
Conclusion
La pratique d’une activité physique régulière augmente notre
espérance de vie en réduisant les risques de maladies et améliorant la qualité
de notre quotidien avec une meilleure santé mentale, une plus grande souplesse
et une plus grande vitalité. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que dans les
années à venir la recherche s’intéressera bien davantage au rôle de l’activité
physique dans la santé et le bien-être. Les médecins envisageront peut-être
alors de glisser la pratique d’une activité physique et de la course à pied sur
leur ordonnance !
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